2023, un millésime qui révèle de jolies surprises
2023, est un millésime qui aura valu aux vignerons des Côtes de Gascogne son lot de nuits d’insomnie. La cause : la succession des problématiques, climatiques et sanitaires, qui se sont abattues sur le vignoble au cours du printemps et qui ont conduit à un potentiel de récolte en-deçà des standards habituels.
Mais 2023, c’est aussi un millésime qui, à l’heure des premières dégustations et de la sortie en ce jeudi 19 octobre des Côtes de Gascogne primeurs, révèle un profil prometteur avec cette combinaison toute particulière entre l’expression aromatique et une légèreté naturelle qui fait la signature des Côtes de Gascogne.
Un millésime déstabilisant…
L’hiver fut certes un peu plus chaud et sec qu’à l’accoutumée,
si l’on se fie à la période de référence 1991-2020, mais le
débourrement des cépages les plus précoces n’a débuté que
fin mars, soit à la date habituelle. En effet, ce n’est qu’ensuite
que les choses se sont gâtées.
Entre fin avril et début juillet, soit en un peu plus de deux
mois, le vignoble a notamment enregistré 344 millimètres de
précipitations, ce qui représente le double d’une pluviométrie
moyenne. En parallèle, les températures se sont montrées bien
plus élevées qu’à l’ordinaire avec des relevés, sur le mois de
juin par exemple, supérieurs de 2 à 3 °C à la moyenne.
Ce cocktail a généré des orages dévastateurs, mêlant des vents
violents et des cumuls de pluie importants sur des temps très
courts et souvent chargés de grêle. 1 800 hectares sur les
21 000 hectares que compte le vignoble auront directement
été impactés. Les conditions quasi-tropicales ont par ailleurs
favorisé une propagation fulgurante du mildiou tant sur feuilles
que sur grappes, à l’image des vignobles voisins.
Les dégâts sont conséquents. On estime à date les pertes à
30 % d’une récolte normale, si bien que 2023 pourrait bien
être tout aussi faible en quantité que les deux millésimes
précédents. Une succession d’aléas climatiques bien difficile à
assumer pour les vigneronnes et les vignerons de la Gascogne !
Heureusement, la météo de la fin du millésime s’est montrée
bien plus clémente et, étant donné les circonstances, les
maturités se sont plutôt bien déroulées, en particulier sur les
cépages blancs qui ont bénéficié d’une alternance idéale de
journées ensoleillées et de nuits fraîches, laquelle favorise
l’expression des arômes.
Le temps a également été magnanime sur toute la période des
vendanges, contribuant grandement à leur organisation dans la
sérénité et à la préservation du potentiel qualitatif des raisins.
Que ce soit fin août pour certains ou début septembre pour les
autres, le bal des machines à vendanger a partout commencé
en pleine nuit, jusqu’au petit matin, comme cela est désormais
la tradition en Gascogne.
… mais porteur d’espoir
En effet, les premières dégustations se révèlent très prometteuses :
• les blancs secs, issus de l’assemblage traditionnel de colombard, de sauvignon et de gros manseng, se montrent ainsi vifs et expressifs, avec de délectables arômes de fruits exotiques et d’agrumes, ponctués de notes minérales
• les rosés, d’une belle couleur franche, apparaissent à la fois pleins de fruit (avec des notes de framboise et de groseille en dominantes), vivifiants et savoureux
• les rouges, encore en fermentation, laissent entrevoir beaucoup d’équilibre avec une maturité des tanins qui augure un millésime réussi.
On pressent en outre que la signature du millésime sera la
légèreté des vins blancs, la principale couleur du vignoble,
encore plus marquée qu’à l’accoutumée.
En effet, le millésime 2023 offre des vins naturellement légers
en alcool, avec des moyennes comprises entre 10 et 11,5 % vol.
La signature proverbiale des Côtes de Gascogne est donc bien
au rendez-vous, les vins du millésime seront
« Frais, Légers et Fruités » !
IGP CÔTES DE GASCOGNE
Reconnu en IGP depuis 2009, le vignoble des Côtes de Gascogne recouvre le département du Gers ainsi qu’une petite partie des départements limitrophes des Landes et du Lot-et-Garonne. Il appartient ainsi au bassin viticole du Sud-Ouest, constitué de 16 appellations d’origine protégée (AOP) et de 12 indications géographiques protégées (IGP). Sa palette des vins, pour la plupart issus de cépages autochtones comme le colombard, le gros manseng, le petit manseng, le tannat et le manseng noir, inclut des vins rouges, des vins rosés mais surtout des vins blancs, secs ou moelleux, qui constituent l’essentiel de sa production.
Plus d’informations sur les vignobles du Sud-Ouest https://www.vignobles-sudouest.fr/